En mer : mauvais temps, belles pêches !
Les épisodes de mauvais temps font souvent râler, mais pas forcément les pêcheurs en mer, qui savent bien que le mauvais temps annonce souvent de belles pêches.
Le pêcheur est un être particulier. Les pêcheurs en mer en particulier, qui sourient souvent lorsqu’une période de mauvais temps est annoncée. En effet, ces épisodes météo annoncent généralement de bonnes conditions de pêche. Pourquoi ? Principalement pour deux raisons.
Les épisodes de mauvais temps créent de bonnes opportunités alimentaires
La première est simple : une mer forte crée des opportunités alimentaires dont savent parfaitement profiter la plupart des poissons. Elle a en effet de fortes répercussions sur le milieu marin, en créant de grosses turbulences et des courants puissants. Résultats : tous les organismes qui y vivent sont perturbés, particulièrement ceux de petite taille, qui résistent mal aux courants et aux turbulences. Ainsi, les alevins sont ballottés, les crevettes emportées, les crabes entrainés hors de leurs repères, quant aux vers et aux coquillages, ils sont souvent déterrés des sédiments dans lesquels ils vivent et s’abritent. Tous ces organismes sont alors en difficultés et deviennent, pendant un bref laps de temps, des proies faciles pour les poissons qui s’en nourrissent et qui n’ont plus qu’à en profiter. Devant cette aubaine alimentaire qui suit le mauvais temps et dure jusqu’à ce que la mer retrouve son calme, les poissons sont non seulement très actifs, mais sont aussi plus faciles. Une mer forte diminue en effet la méfiance des poissons et facilite donc la pêche. Une surface agitée et une eau un peu moins claire car chargée de particules en suspension nous dissimule mieux aux yeux des poissons. Les défauts de nos montages deviennent aussi moins visibles dans un environnement plus agité. Sans oublier que les bruits créés par une mer agitée masquent ceux des pêcheurs, ce qui facilite toujours la pêche de poissons méfiants. Enfin, les poissons n’hésitent pas à s’approcher très près du bord, motivés par les opportunités qu’ils vont y trouver mais aussi parce qu’ils se sentent moins visibles et donc moins vulnérables dans une mer agitée. Dans ces conditions, les poissons qui apprécient l’eau brassée et les brisants, comme le bar ou le sar par exemple, viennent au ras des berges battues afin de se gaver facilement des proies arrachées par les flots et ballottées par le courant.
Des zones privilégiées pour pêcher par mauvais temps
Dès que la mer redevient praticable, il faut donc foncer au bord de l’eau. Mais pas n’importe où. Car certains secteurs sont évidemment plus favorables que d’autres. C’est par exemple le cas de ceux où des structures créent voire renforcent le courant, et augmente donc ses effets sur les organismes dont se nourrissent les poissons. Ou encore de ceux qui produisent des remous qui concentrent la nourriture. C’est le cas des digues ou des pointes rocheuses, comme des goulets ou des hauts fonds. Il est alors important de connaitre son secteur pour savoir, en fonction de la direction du vent, quelles pointes ou quelles digues créeront les meilleures conditions et seront les plus intéressantes à pêcher. Il existe aussi des zones naturelles d’affrontement des courants marins. On les connaît souvent de manière empirique, mais elles sont importantes car généralement très appréciées des poissons, qui savent qu’ils vont y trouver beaucoup de proies emportées par ces courants. Les secteurs favorables peuvent aussi être des zones plus calmes où vont venir se réfugier les alevins et autres poissonnets pour se protéger des courants. C’est par exemple le cas des entrées de ports, des estuaires ou encore des entrées de baies protégées, sans oublier les canaux communiquant avec des « graus » en Méditerranée. Cela fait finalement pas mal de secteurs possibles pour bien profiter de ces conditions.
Cette période favorable pendant ou juste après les périodes de mauvais temps concerne de nombreuses espèces. Le bar évidemment, dont la pêche n’est jamais aussi bonne que pendant ces épisodes. Mais aussi les sparidés comme les sars ou les dorades aussi savent parfaitement tirer des belles opportunités créées par une mer forte pour se repaître de coquillages, de vers et de crustacés. Et d’une manière générale beaucoup d’autres espèces. Alors désormais, ne soyez plus dépité quand vous verrez arriver une dépression, et quelle que soit votre technique favorite, préparez vos cannes !