Leurre : une palette de cuillère peut tout changer
Coupler une palette de cuillère à une forme de poisson réaliste permet d’obtenir un leurre qui combine différents types de signaux, mais surtout une action très efficace dans certaines configurations !
Combiner les signaux en ajoutant une palette de cuillère
Associer différents composants dans le but de combiner les signaux stimulant les poissons est un principe régulièrement utilisé dans la conception de leurres. C’est comme ça qu’est née l’idée d’associer deux leurres efficaces : une palette de cuillère et une imitation de poisson. On couple ainsi les signaux vibratoires et visuels avec les éclats lumineux émis par une palette de cuillère à l’efficacité d’une imitation réaliste d’un poisson. La palette excite et l’autre crédibilise l’ensemble. Le principe n’est pas nouveau en soi. La cuillère vaironnée, leurre très populaire dans les années 70-80 en est le parfait exemple. Plus près de nous, le spinnerbait en est un autre exemple. Là encore, l’association d’une palette avec une tête plombée ornée de filaments plastiques très mobiles a fait un malheur. Une des dernières associations reprenant ce principe est un shad couplée à une palette de cuillère. Mais à la différence de la cuillère vaironné conçue sur le même principe, la palette n’est pas cette fois en rotation devant le leurre, mais à l’arrière à la place de la palette caudale, ou parfois simplement sous le shad.
Des changements dans l’action du leurre
Cela change tout dans les signaux émis bien sûr, mais aussi dans l’action du leurre. Une palette fixée en tête oppose en effet beaucoup de résistance à la récupération, ce qui fait qu’une cuillère tournante a du mal à pêcher très creux et à prospecter les postes profonds. La fixer en queue du leurre et la laisser papillonner librement réduit sa résistance et résout donc ce problème. L’association shad + palette permet ainsi de jouer sur deux registres. Tout d’abord ajouter des signaux vibratoires intenses à un leurre déjà efficace par son aspect imitatif. Mais surtout, cette nouvelle association crée un leurre vibrant capable d’évoluer en profondeur. Il est très efficace pour prospecter sous plusieurs mètres d’eau avec une action en « sinusoïde », obtenue en réalisant des tirées à la fois rapides (qui mettent la palette en action et lui font émette de fortes vibrations) et amples (1 à 2 m), suivis de relâchés contrôlés au cours desquels le leurre redescend vers le fond. C’est principalement pendant cette descente que les carnassiers attaquent le leurre, les brochets surtout mais aussi les perches et même le silure dans les fosses des grandes rivières, et parfois le sandre. Pour obtenir cette action, le shad doit être suffisamment lesté avec une tête plombée lourde, voire très lourde, qui lui permet aussi de rester au fond avec une animation rapide.
Une chute ralentie grâce à la palette de cuillère
L’autre conséquence à l’association d’une palette avec un shad est de ralentir un peu sa chute lors des relâchés, grâce à la résistance qu’elle oppose dans l’eau. C’est très important dans certaines situations, dans lesquelles le temps de présence d’un leurre devant le carnassier va conditionner sa réaction. C’est par exemple le cas lorsqu’on pêche au ras de structures servant d’abris (bois morts, herbiers verticaux), devant lesquelles quelques secondes de présence du leurre devant les poissons peuvent faire toute la différence sur leur décision d’attaquer ou non. En plus d’ajouter des vibrations, la palette ralentie la descente du leurre, ce qui le rend donc plus attractif pour prospecter les bordures des structures verticales et des abris. On peut augmenter cet effet en choisissant des palettes très arrondies de type « colorado », qui opposent une résistance supérieure aux formes allongées de type « feuille de saule ». Et si les leurres tout fait ne vous conviennent pas, sachez qu’on trouve aujourd’hui tout le nécessaire pour imaginer, concevoir et bricoler ses propres associations. De quoi laisser libre court à sa créativité !
