Pêche au coup, réussir dans peu d’eau
Les plans d’eau peu profonds sont fréquemment délaissés par les pêcheurs. Ils sont pourtant souvent riches en poissons blancs et présentent donc de belles opportunités. Mais ils nécessitent une approche spécifique pour être correctement pêchés.
Il existe de nombreux plans d’eau dont la profondeur n’excède pas 2 m. Souvent délaissés par les pêcheurs, ils sont pourtant fréquemment bien peuplés de poissons blancs, parfois de belles tailles. Des plans d’eau bien peuplés et peu pêchés, voila donc de bons plans pour des parties de pêches prolifiques et de bons moments. Mais attention, pêcher dans peu d’eau est particulier et nécessite quelques adaptations sous peine d’échecs frustrants.
Peu sécurisés par les faibles profondeurs, les poissons qui peuplent les plans d’eau peu profonds sont de nature « inquiète » et toujours sur le qui vive. C’est un point primordial, qui va déterminer l’essentiel des adaptations nécessaires sur ces parcours par rapport à une pêche classique. Une des plus importante est d’utiliser des lignes plus longues qu’à l’accoutumée. L’ombre portée de la canne sur l’eau peut en effet avoir des effets désastreux en faisant fuir les poissons. Elle est particulièrement néfaste par grand soleil et dans une eau claire. C’est pourquoi il est souvent préférable de pêcher bien au-delà de l’aplomb de la canne. On perd en contrôle de ligne, mais on gagne en discrétion, et les poissons sont plus sereins et donc plus mordeurs. Il ne faut toutefois pas exagérer la longueur de la ligne, particulièrement si le vent entraîne rapidement la bannière et il faut rechercher un compromis au gré des conditions de pêche rencontrées.
Tenir compte du vent pour pêcher les plans d’eau peu profonds
Le vent joue un rôle déterminant sur les conditions de pêche dans ces plans d’eau peu profonds. En ridant la surface et en générant des courants, il rassure les poissons et les met souvent en activité. À l’inverse, ces derniers deviennent très méfiants lorsqu’il ne souffle pas et que le plan d’eau est complètement lisse. Si la pêche dans de faibles profondeurs nécessite finesse et légèreté, l’absence de vent accentue encore ces impératifs. Dans ces conditions, des montages extrêmement fins et légers (corps de ligne en 8 ou 7/100, bas de ligne en 6/100) sont de rigueur. L’absence de vent accentuant leur méfiance, les poissons blancs sont en outre particulièrement exigeants sur la qualité de la présentation. L’hameçon, par exemple, ne doit surtout pas se faire sentir sur le comportement de l’appât. Il doit donc être aussi léger que possible, ce qui oriente le choix vers des modèles fin de fer et de très petite taille (n°22 à 26). Sinon les refus sont nombreux. Le flotteur, de forme allongée, sera parfaitement équilibré, pour retransmettre la moindre touche. Les flotteurs trop longs peuvent en outre se révéler gênants et effrayer les poissons. Mieux vaut donc les éviter.
Bien amorcer dans des plans d’eau peu profonds
Enfin, la question de l’amorce est également particulièrement importante dans ces parcours. D’une manière générale, un amorçage lourd est à proscrire pour d’évidentes raisons de discrétion dans ces conditions de pêches délicates. Si l’on opte pour une amorce à base de farine, on réalisera donc des boules de petites tailles, dont l’impact sur la surface sera proportionnel à leur dimension. On peut également se passer de farines et amorcer avec des esches pures, comme des asticots ou des graines (blés, maïs, chènevis par exemple). C’est même recommandé pour certaines espèces comme les carpeaux, les carassins et encore les rotengles.
Un vent important a généralement des répercussions sur l’amorçage. Outre qu’il diminue la méfiance des poissons et permet donc plus de latitude quant à l’amorçage qui peut être pratiqué, il génère aussi des courants qui se font rapidement sentir sur l’amorce dans des profondeurs réduites. Celle-ci peut en effet être rapidement entraînée en dehors du coup pêché. Il faut donc en tenir compte en augmentant sa densité pour qu’elle résiste mieux au courant, ce qui peut être obtenu en la mouillant plus ou en lui adjoignant un peu de terre. En l’absence de vent en revanche, une amorce légère et peu collante se délitera plus rapidement et attirera ainsi plus vite les poissons sur le coup.