Truite à la cuillère : pas trop vite !
L’apparente facilitée de la pêche à la cuillère pousse inconsciemment de nombreux pêcheurs à la récupérer trop rapidement. Une vitesse trop élevée est pourtant une erreur, surtout en début de saison.
Une technique efficace mais attention à la vitesse
Très efficace, la cuillère tournante est aussi le leurre qui permet de prospecter le plus rapidement un parcours donné. En action de pêche, les séquences lancer – récupération s’enchainent et, poste après poste, permettent une prospection rapide et de battre beaucoup de terrain. Au point parfois de se laisser griser par cette vitesse de prospection jusqu’à la retransmettre à la récupération du leurre. Pourtant, la vitesse d’évolution d’une cuillère tournante fait partie de ces paramètres clés qui peuvent faire toute la différence entre une truite prise par hasard et une succession d’attaques.
Si la cuillère tournante peut être redoutable, ce n’est le cas que si son évolution est adaptée aux conditions de pêche. Il est vrai que pêcher sans en tenir compte n’a jamais empêché de prendre quelques truites. Mais rarement plus… Car même les truites surdensitaires, qui adorent pourtant la cuillère tournante, sont sensibles à sa vitesse d’évolution. Et c’est évidemment encore plus le cas des truites sauvages !
Truite à la cuillère : ajuster la vitesse
Le premier point à prendre en compte pour ajuster la vitesse de récupération est la température de l’eau. Plus elle est basse et plus il faut récupérer lentement. Dans l’eau froide, les truites ont une activité ralentie et tout va toujours trop vite pour elles. Pour bien pêcher dans ces conditions, une cuillère doit donc évoluer le plus lentement possible, à la limite du décrochage de la rotation de la palette. Car n’oublions jamais que c’est ce point crucial qui constitue toute son attractivité. Si elle s’arrête, le leurre n’est plus attractif ! Il faut donc trouver la vitesse la plus lente qui permette à la palette de tourner sans jamais s’arrêter. En revanche, lorsque l’eau est réchauffée, on peut récupérer un peu plus rapidement, mais sans trop, car les truites économisent leur énergie et n’aiment pas beaucoup ce qui évolue trop vite. La différence de vitesse entre une eau froide et réchauffée consistera donc plus à passer du très lent au lent que du lent au rapide.
Adapter la profondeur
Le deuxième point qui compte dans l’efficacité est la profondeur à laquelle évolue la cuillère. Car de nombreuses truites rechignent à s’éloigner du fond, même pour attaquer un leurre. Si la cuillère passe trop au-dessus du fond et donc des truites, elle ne déclenchera pas d’attaque. Pour y parvenir, il faut qu’elle passe suffisamment près du fond et des blocs sous lesquels peuvent être postées les truites. Lorsque ceux-ci sont sous 60 ou 80 cm d’eau, la cuillère doit y descendre pour déclencher une réaction. Or, plus la récupération est rapide, et plus la cuillère remonte vers la surface sous l’effet de la résistance de la palette. C’est donc encore un mauvais point, surtout dans une eau froide dans laquelle les truites restent au ras du fond. Le problème est le même avec la vitesse du courant. Car elle aussi agit sur la profondeur d’évolution du leurre. Plus elle est importante et plus il faut récupérer lentement pour que la cuillère pêche profondément.
Récupérer trop rapidement est donc vraiment une mauvaise idée : non seulement cela dissuade les truites d’attaquer si elles ne sont pas très agressives, mais cela ne permet pas non plus à la cuillère d’évoluer à la bonne profondeur. Deux explications possibles à des attaques trop rares, qu’il est facile de contourner en ralentissant un peu la récupération.