TRUITE : PÊCHER DANS L’EAU DE NEIGE
Chaque années au printemps, la fonte de la neige fait augmenter les débits et créé des conditions de pêche difficiles avec des eaux froides. Comment faire face et s’adapter ?
Chaque année, le redoux du printemps fait fondre la neige accumulée en altitude et augmente le débit de nos rivières de montagne. En plus de l’augmentation du débit, l’eau se teinte d’un gris – bleu peu engageant, signe de ce qui est généralement appelé la période « d’eau de neige » par les pêcheurs. La température de l’eau diminue aussi nettement, ce qui n’est jamais bon pour l’activité des truites et donc pour la pêche. Au final, les résultats sont rarement bons à cette période. Mais il est tout de même possible de tirer son épingle du jeu, à condition de respecter quelques règles.
Quand et où pêcher dans l’eau de neige ?
Les premiers jours d’eau de neige refroidissent souvent la rivière et sont rarement favorables. Mais après plusieurs jours de ce « régime », les truites s’adaptent et retrouvent un peu d’activité. Il ne faut donc pas se laisser décourager par des résultats décevant en début de période d’eau de neige. Ensuite, il faut bien faire la différence entre les conditions de pleine fonte, avec des débits importants et une eau assez teintée, et la fin de la période d’eau de neige, avec des niveaux qui diminuent et une eau qui s’éclaircit et commence à se réchauffer. Celle-ci est nettement plus intéressante que la première. Pour anticiper ce phénomène, on peut observer l’enneigement des montagnes. Dès qu’elles « noircissent », les conditions deviennent plus favorables. Mais avant cela, il faut tout de même faire face aux conditions de pleine eau de neige. Caler ses périodes de pêche en fonction du cycle de fonte est un premier point important. La fonte de neige ralentie la nuit (surtout avec des nuits fraiches), l’eau du matin est donc souvent plus favorable que celle de l’après midi. C’est encore plus vrai dans les petits cours d’eau. En outre, l’intensité de la fonte est variable. Il suffit de quelques jours plus frais pour qu’elle ralentisse. Il faut alors profiter de ce moment pendant lequel le débit des rivières baisse un peu et l’eau s’éclaircie, car il est souvent intéressant.
Comment bien pêcher dans l’eau de neige
Les truites se postent dans des tenues typiques pendant la période d’eau de neige. Les postes avec des courants rapides et des turbulences prononcées sont rarement favorables. Au contraire, elles préfèrent des courants moyens et sans turbulences, et si possible avec une profondeur significative (souvent plus de 50-60 cm). Il faut donc rechercher les postes remplissant ces critères et y insister.
Toutes les techniques ne sont pas performantes dans l’eau de neige, c’est le moins qu’on puisse dire. Par exemple, la pêche à la mouche y est souvent peu efficace. On peut prendre quelques truites en pêchant sous l’eau avec des nymphes lourdes pour pêcher près du fond. Mais dans des conditions difficiles étant donné le débit fort.
La pêche au leurre s’en sort mieux. Mais surtout lorsque l’eau n’est pas teintée, et donc plutôt en dehors du pic de fonte. Le vairon manié est encore un peu plus favorable. Relativement volumineux, il stimule bien les truites dans l’eau froide et permet surtout de bien prospecter les profonds par niveau fort.
Mais la technique reine dans l’eau de neige reste la pêche au toc. Elle est très forte pour prospecter efficacement chaque poste favorable en présentant lentement un appât au ras du fond. Évidemment, des plombées assez lourdes sont souvent nécessaires. Dans l’eau de neige, les truites préfèrent souvent un appâts assez volumineux et le ver est alors incontournable dans ces conditions.
