Pêche au poisson mort manié : tout est dans l’animation

De moins en moins utilisée, la pêche au mort manié reste pourtant très efficace dans tous les types de parcours et sur tous les carnassiers. Mais l’animation est un paramètre clé pour déclencher l’attaque des carnassiers.

De moins en moins utilisée du fait de l’explosion de la pêche aux leurres depuis 20 ans, la pêche au poisson mort manié reste pourtant une technique extrêmement efficace pour pêcher les carnassiers. Cette efficacité tient à son principe : animer un poisson mort sur les postes occupés par les carnassiers et ainsi coupler une animation travaillée pour provoquer des réactions d’agressivité des carnassiers, avec l’odeur et le goût d’un véritable poisson appât.

Une pêche pour tous les parcours

Le mort manié permet de pêcher dans tous les parcours (rivières, étangs, lacs naturels ou de barrages) et se montre efficace sur tous nos carnassiers. Cette polyvalence passe cependant par des variantes d’animation du poisson mort, pour s’adapter aux différentes espèces (chacune à sa préférence) et à leur niveau d’agressivité. En effet, selon que les carnassiers sont actifs ou pas, l’animation donnée au poisson mort peut changer les résultats.

L’animation type est une succession de coups de scions et de relâchés qui font « sautiller » le poisson mort, dont l’évolution ressemble alors à celle d’un poisson blessé, cible très tentante pour des carnassiers privilégiant toujours les proies faciles. À partir de cette base, il est facile de faire varier l’intensité, la fréquence et l’amplitude des coups de scions et des relâchés, pour produire des animations plus ou moins rapides et saccadées. Exemple : une récupération faites de coups de scion plus mous et réguliers, entrecoupés de relâchés un peu plus longs donnera une nage coulée au poisson mort, très attractive pour le brochet qui y est très sensible. À l’inverse, des coups de scion plus « secs » et enchaînés les uns derrière les autres, entrecoupés de nombreux relâchés pour laisser redescendre la monture sur le fond sera plus payante pour les sandres et les perches. Ces derniers se postent en effet souvent au ras du fond et préfèrent les animations très saccadées. Voilà donc une première façon de varier son animation pour s’adapter aux espèces recherchées, sachant qu’il ne s’agit-là que de grandes tendances, et que des animations saccadées peuvent très bien prendre des brochets et des animations coulées des sandres.

La vitesse d’animation a son importante

Animer rapidement permet de couvrir plus de terrain et augmente donc la probabilité de trouver des carnassiers. Mais une animation rapide n’est prenante que si les carnassiers sont bien actifs. Si ce n’est pas le cas, une animation lente est souvent plus prenante. Pour cela, il faut donner des coups de scions moins amples mais aussi augmenter la fréquence des relâchés, et faire des pauses de quelques secondes pendant lesquelles le poisson mort se pose sur le fond. C’est d’ailleurs souvent après une pause qu’a lieu l’attaque d’un sandre ou d’une perche. Dans tous les cas, on a intérêt à démarrer sa partie de pêche avec une animation rapide pour tester le comportement des poissons. Et si elle ne donne rien, ralentir et tendre vers une animation minimaliste, qui est parfois la clé de la réussite.

L’animation ne doit pas être trop régulière

Un enchaînement mécanique est souvent moins favorable qu’une animation plus irrégulière, qui finit par surprendre les poissons. C’est simple avec une animation rapide, avec laquelle on peut facilement faire varier l’amplitude et la fréquence des coups de scion. Mais c’est aussi possible avec une animation lente destinée aux carnassiers peu actifs. On peut en effet impulser quelques tremblotements au poisson mort lors d’une pause, lorsqu’il est inerte sur le fond. C’est souvent très efficace sur un sandre hésitant. On peut aussi lui faire faire quelques glissades sur le fond (s’il est propre), ce qui parvient parfois à déclencher un coup de dent. Dans tous les cas, il faut varier et essayer, jusqu’à trouver la solution du jour, celle qui décide les poissons. Car ce sont toujours eux qui ont le dernier mot.